La journée commençait pourtant bien.
C'était sa journée, la seule journée de l'année où il pouvait se goinfrer jusqu'à plus faim, la seule journée où il lui était permis de franchir un peu ses limites. En prévision de ce jour unique dans l'année, de cette Saint Valentin qu'il aimait de tout son cœur, Mello avait fait une razzia dans un des meilleurs magasins de chocolat de la ville. Cette année, il ne s'attendait pas à recevoir beaucoup de chocolat. Il en attendait au moins de Billie et de Matt, ou il devrait sévir, bien sûr, et savait qu'il en recevrait peut-être pour la White Day de la part de Sayu Yagami, vu le colis qu'il lui avait envoyé.
Il avait attendu que Billie quitte l'appartement pour se mettre sur le canapé et suçoter une délicieuse tablette de chocolat, l'air ailleurs. Il eut à peine le temps d'entamer cette succulente tablette de chocolat lorsqu'on sonna. Mello fronça les sourcils, mais se leva. Ça pouvait être n'importe qui, et si jamais c'était des démarcheurs ou des Témoins de Jéhovah, il ne pouvait pas se priver du plaisir de leur gueuler dessus...quoique, en fait, ce jour unique le calmait drastiquement et qu'il était beaucoup plus calme que d'habitude.
Le blond jeta un regard presque triste sur le paquet de chocolat qu'il avait réuni là comme l'aurait fait un écureuil avant l'hiver, puis se dirigea vers la porte.
Ce n'étaient pas des démarcheurs. Ce n'étaient pas non plus des adeptes d'il ne savait quelle religion ou secte. C'était bien pire. Un cafard, une punaise. Il avait même ouvert la bouche en grand mais l'avait refermée aussitôt, dégoûtée que ce ne soit pas plutôt un énième livreur de chocolat rien que pour lui.
C'était Castor.
Castor, le gamin de la Wammy's House qui le privait de la première place en sport. Celui qui le battait alors qu'il était le dernier, et il lui aurait été difficile d'avancer dans le classement au vu de ses capacités mentales. Castor qui le traitait de « princesse ». Castor était au Japon et il n'en savait rien. Comment l'avait-il retrouvé ? Était-ce Roger qui s'était permis de lui donner son adresse ?
Il l'a encore appelé « princesse ». Il l'a appelé « princesse » et il lui tendait un paquet de chocolat. Par réflexe, son poing et ses dents s'étaient serré, mais il n'avait pas frappé, ne voulant pas risquer la moindre des choses pour le paquet. On avait beau dire ce que l'on voulait sur Castor, c'était tout de même du chocolat et Mello y tenait. Le blond lui arracha brusquement le paquet, sans la moindre politesse.
« Depuis quand tu es à Tokyô, toi ? », fit-il, pas de bonjour, pas de merci, surtout pas. Il le déballa rapidement. « M'appelle pas princesse ou je me mets à t'appeler « sale noir ». Pigé ? T'es respectueux, j'suis respectueux. T'as trouvé l'adresse comment ? »
Le cœur rouge était hideux. Il déchira le couvercle et le jeta par terre sans aucune pitié.
Il ne lui proposa pas d'entrer, ça aurait été très franchement au dessus de ses capacités, par contre, il piocha dans la boîte.
Pas mauvais, il pouvait reconnaître que Castor avait un minimum de bon goût.
« Et t'as vu Near ? »