À l'aube des grandes batailles, un shinigami sortait un cahier fait de chair et de sang. Il, ou plutôt elle, semblait grande, filiforme et blanche comme l'ivoire. Elle avança de manière souple et son corps semblait tailler dans la pierre, donnant indubitablement l'impression que si elle avait été vivante par le passé, cette femme devait être d'une beauté à couper le souffle.
Rem, car c'était elle, avait peur. Elle avait peur pour Misa, menacé par cet individu, ce détective. Elle était inquiète de cette relation qu'elle semblait avoir avec cet autre possesseur qui ne semblait pas avoir de vrais sentiments pour elle. Rem était inquiète. Elle souhaitait voir ce détective mort, car il menaçait clairement Misa et ses sentiments pour elle, mais faire cela, tuer L, c'était accorder un cadeau à Light Yagami. C'était disparaître totalement, même du néant. Un shinigami ne pouvait pas défendre un être aimé sans en payer le prix.
La situation était de plus en plus critique, et la demoiselle était à sa merci : il avait les preuves, toutes celles qui pouvaient la faire enfermer : il l'avait déjà torturée, il ne pouvait plus le supporter.
Rem n'écoutait plus que ses sentiments : elle savait déjà ce qu'elle devait faire : d'abord, elle sortit son cahier et une plume bien acérée, ensuite, elle écrivit de son écriture fine et nette le premier nom :
Quillsh Wammy.
Dans quarante secondes, le vieil homme allait s'effondrer, laissant derrière lui un orphelinat et pleins d'innocents esseulés.
Rem savait qu'il ne lui restait que peu de temps, elle leva à nouveau sa plume et jeta un dernier regard à L, qu'elle savait dans la pièce d'à côté en compagnie de Light Yagami. Sa démarche semblait plus fébrile que d'habitude, comme s'il avait du mal à marcher ou à respirer.
Très lentement, L s'effondra, victime d'une crise cardiaque.
Rem lâcha le cahier encore vierge et tomba à son tour dans un torrent de poussière. Tout le monde criait, c'était la Fin. Light Yagami était penché sur le corps de son meilleur ami, Matsuda Tôta appelait des secours, l'heure était à la panique.
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